Le projet IRN (International Research Network) épistémuse a pour ambition de fonder “le premier réseau international de chercheurs et chercheuses travaillant sur l’histoire, l’historiographie et l’épistémologie de la musicologie, envisagée dans son acception la plus large, telle qu’elle est et fut pratiquée dans l’espace francophone”.

Les 5 et 6 décembre 2019, Épistémuse organisait sa quatrième rencontre internationale au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Cette session était consacrée à l’expérience musicale en tant qu’objet de recherche, entre musicologie et interprétation. Le projet Vitry était invité pour présenter sa pratique de recherche appliquée.

En s’appuyant sur des extraits de deux motets de Philippe de Vitry (Garison selon nature et Hugo princeps invidie), David Chappuis entendait montrer comment et à quel point la connaissance, et surtout l’expérience pratique des techniques anciennes de lecture et d’écriture (solmisation, notation, contrepoint) pouvait influencer aujourd’hui l’appréhension de cette musique.

La mise en perspective des manuscrits originaux avec les transcriptions réalisées par Leo Schrade et Anna Zayaruznaya mettait en lumière quelques problèmes induits par les démarches éditoriales qui n’intègrent pas pleinement la connaissance de ces techniques, problèmes auxquels le projet Vitry entend apporter des éléments de solution.

Une écoute comparée d’enregistrements du commerce (Early Music Consort of London, Sequentia, The Orlando Consort) et d’une captation réalisée dans l’esprit du projet Vitry (Le Miroir de musique) permettait de se convaincre que la prise en compte de ces problèmes transforme de manière spectaculaire l’expérience musicale.